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La France insoumise lance sa campagne pour les européennes… en parlant peu d’Europe

D’ici au 9 juin, le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, promet une « rude bataille ». Une « bataille contre la résignation pour lever et mobiliser les masses populaires pour qu’elles s’emparent des élections européennes ». C’est dans un hall du Parc des expositions de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, pile dans la circonscription de la députée Clémentine Autain et au cœur de son épicentre électoral, que LFI a lancé, samedi 16 mars, sa campagne en vue du scrutin européen.
Dans la salle, quelque 3 000 militants agitant des drapeaux « insoumis » et des drapeaux français. L’événement était d’abord tourné vers ce noyau dur, Manuel Bompard les appelant à « faire le plein d’énergie » avant de partir en campagne.
Après la dénonciation de la « vieille gauche boutiquière » par les jeunes du mouvement venait le moment d’annoncer que la liste avait été approuvée en ligne à 92 % par les militants. Et de révéler l’identité de deux derniers candidats à s’y trouver : il s’agira d’Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion, et, sans surprise, de Jean-Luc Mélenchon, qui figurera en 80e position, c’est-à-dire sans aucune chance d’être élu.
Sur scène, la première a donné le ton du meeting en défendant « le désir d’émancipation des dominés, des colonisés, des damnés de la terre », avant de paraphraser Nelson Mandela : « Notre liberté ne sera complète que lorsque les Palestiniens seront libres. »
Applaudie par une salle debout, la juriste franco-palestinienne Rima Hassan – qui figure en septième position sur la liste de LFI pour les européennes – était sans doute la figure la plus attendue de ce meeting. La plus polémique aussi, celle-ci ayant été accusée par certains de légitimer l’attaque terroriste du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023. La minute de silence qu’elle a demandée pour les morts de Gaza a été scrupuleusement respectée.
« Sur les enjeux européens, il y a urgence à parler cette langue universelle du droit international, précisément parce que c’est un sujet extrêmement chargé, lourd d’épisodes douloureux pour les Israéliens comme pour les Palestiniens », a-t-elle lancé.
La militante des droits des Palestiniens a promis de mettre l’Europe « face à ses responsabilités » et de porter dans cette campagne la fin de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Etat hébreu. Elle défend également la mise en place de sanctions contre la politique de colonisation menée par le gouvernement israélien, et enfin la reconnaissance du « crime d’apartheid », un terme utilisé pour qualifier ses actions contre les Palestiniens par des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch.
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